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Un an après le 7-Octobre, le constat d’impuissance des diplomaties occidentales et arabes

Un an de guerre, et le sol se dérobe. Un an de guerre à Gaza, et non seulement aucune issue n’est en vue, mais de nouveaux fronts se sont ouverts. Un embrasement régional, soit la hantise de Joe Biden depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, est envisageable. Trois guerres simultanées se dessinent dans la région, menées par Israël – à Gaza, au Liban et contre l’Iran – et personne ne semble en mesure de contraindre Benyamin Nétanyahou à la retenue. En visite le 6 octobre sur une base de la 36e division de l’armée, près de la frontière libanaise, le premier ministre israélien lançait aux commandants : « Vous êtes la génération de la victoire. » Extraordinaire retournement, un an après le naufrage historique de l’appareil sécuritaire israélien, incapable de prévenir puis de répondre à une attaque terroriste majeure sur son sol.
Au moment où Israël envisage une riposte aux dernières frappes de missiles menées par Téhéran, les capitales occidentales et arabes redoutent une nouvelle escalade. De façon constante, depuis un an, Benyamin Nétanyahou et le cabinet de guerre ont ignoré les conseils insistants, voire les lignes rouges dessinées par le protecteur américain, pourvoyeur incessant d’armes et de munitions, parapluie diplomatique aux Nations unies et précieux contributeur à sa sécurité grâce à un déploiement aéronaval massif en Méditerranée orientale.
« Depuis le 7-Octobre, les Occidentaux font face à quatre injonctions en apparence contradictoires : soutenir le droit à l’existence d’Israel ; son droit à se défendre ; appeler au respect du droit international humanitaire et veiller à une solution politique pour aller vers un Etat palestinien », explique Nicole Gnesotto, experte en géopolitique et vice-présidente de l’Institut Jacques-Delors. « Après la sidération et la condamnation évidente des massacres commis par le Hamas, nombreux sont ceux qui ont eu une appréciation un peu naïve de ce que voulait dire d’insister sur le droit d’Israël à sa défense, observe un diplomate basé dans la région. Il a été très difficile de faire entendre raison à un pays blessé dans sa chair, soucieux de se venger après une telle humiliation. »
Dès le premier jour, l’administration Biden s’est rangée aux côtés d’Israël, sur un plan militaire, politique et moral. La visite du président américain dans un pays éploré et désorienté, le 18 octobre, a été pleine d’empathie. « Justice doit être faite, a dit Joe Biden à Tel-Aviv. Mais je vous mets en garde : si vous ressentez de la colère, qu’elle ne vous consume pas. Après le 11-Septembre [les attentats de 2001], nous étions enragés, aux Etats-Unis. Si nous avons cherché justice et l’avons obtenue, nous avons aussi commis des erreurs. » Un avertissement murmuré, et vite oublié.
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